Marc Allard
Le Soleil
(Québec) L'organisme d'aide aux toxicomanes Point de repères est revenu à la charge avec son projet de piquerie supervisée, en cette Journée mondiale du sida. Mais le ministre de la Santé, Yves Bolduc, n'est pas encore prêt à donner son feu vert.
Le directeur de Point de repères, Mario Gagnon, a interpellé le ministre Bolduc, mardi, en marge d'une conférence de presse du Mouvement d'information et d'entraide dans la lutte contre le VIH-sida (MIELS-Québec) à l'Université Laval, pour savoir où en était rendue sa réflexion sur les piqueries supervisées.
L'attachée de presse d'Yves Bolduc, Marie-Ève Bédard, nous a précisé mardi que le ministre avait indiqué au directeur de Point de repères que le gouvernement attendait notamment de consulter un avis de l'Institut national de santé publique du Québec sur les centres d'injection supervisés avant de prendre position. Cet avis devrait être rendu public dans les prochaines semaines [note de la Coalition : cet avis est dorénavant disponible au http://www.inspq.qc.ca/publications/notice.asp?E=p&NumPublication=962 : Avis sur la pertinence des services d'injection supervisée : analyse critique de la littérature].
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L'an dernier, le ministre Bolduc s'était opposé à l'implantation de centres d'injection supervisés pour les utilisateurs de drogues intraveineuses, estimant que les Québécois n'étaient pas prêts à accueillir de tels centres.
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Selon Mario Gagnon, les citoyens seraient loin d'être choqués que le gouvernement donne son aval aux centres d'injection supervisée. [...] «On entend qu'il y a de l'opposition, mais quand on parle, nous, aux commerçants du quartier, aux gens qui ont des restaurants et qui sont pognés avec des problématiques de scène d'injection dans leurs toilettes parce qu'on n'a pas d'autres options, aux résidants aussi qui voient les gens s'injecter dans la rue, tous ces gens sont super positifs.»
«Si les gens s'injectent à l'extérieur, c'est au risque d'être vus et de subir les préjugés de la part de citoyens, donc les gens vont précipiter leur geste, blesser leurs veines, dropper leur sang dans la communauté. Nous, on dit : "En offrant un espace avec une belle organisation de nursing, de médical et de psychosocial autour, les gens sont assurés d'avoir de l'aide".»
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