lundi 7 décembre 2009

Injection de drogues : Superviser pour éviter les maladies [Source : src.ca]


Dimanche 6 décembre 2009
EXCLUSIF

L'Institut national de la Santé publique (INSP) veut que Québec permette aux toxicomanes de se piquer dans des sites supervisés. L'organisme fait cette recommandation dans un avis en ce sens publié vendredi et que Radio-Canada a décortiqué [note de la Coalition, ce rapport est disponible ici : http://www.inspq.qc.ca/publications/notice.asp?E=p&NumPublication=962].

Selon le rapport de l'Institut, ces sites sont peut-être la solution au problème de propagation du VIH et de l'hépatite C. Ces maladies ont une grande incidence chez les toxicomanes.

De nombreux organismes communautaires et de services sociaux, qui aident les toxicomanes, demandent depuis longtemps l'ouverture de sites d'injections supervisés. Le ministre de la Santé Yves Bolduc est plutôt réfractaire au projet.

Au Québec, 30 000 personnes, soit l'équivalent de la population de Rouyn-Noranda, s'injectent de la cocaïne, du crack, de l'héroïne ou du dilaudid, la drogue « chouchou » des toxicomanes en ce moment.
[...]
L'Institut national de la Santé publique aussi croit que les sites d'injections supervisés peuvent régler une foule de problèmes. Lina Noël est chargée de projet à l'INSP.

« Souvent les personnes souffrant de toxicomanie, qui sont fortement intoxiquées, vont se retrouver à l'urgence. Dans les villes où il y a des sites d'injections supervisés, on a constaté que l'achalandage des urgences était diminué. »

Les sites d'injections pourraient aussi aider à limiter les infections liées à la consommation. C'est ce que croit Sophie Sénécal de l'Association québécoise pour la défense des droits et l'inclusion des personnes qui consomment des drogues:

« Au Québec 17 % des personnes qui consomment sont infectées au VIH. Quand on parle de l'hépatite C, on parle de 68 % des gens avec qui qu'on travaille. Chaque année on en voit mourir, pis c'est des morts qui pourraient être évités. »

Les sites d'injections supervisés font consensus dans les milieux médicaux et communautaires depuis quelques années. L'ex-ministre de la Santé Philippe Couillard avait d'ailleurs ouvert la porte à l'idée, mais son successeur Yves Bolduc l'a complètement refermée. Le ministre Bolduc croit que le Québec n'est pas prêt pour cela. Le porte-parole de l'opposition péquiste sur la Santé, Bernard Drainville, croit que le ministre se trompe:

« Moi, ce que je dis, c'est que là, Monsieur Bolduc, vous avez un rapport qui vous dit que ça du sens. Mettez de côté vos opinions personnelles, pis regardez les évidences scientifiques qui disent si tu veux aider les personnes qui utilisent la drogue par injection, si tu veux réduire le risque de retrouver des seringues souillées dans les parcs, pis diminuer les coûts en santé, les sites d'injections sont une bonne idée. »

Le ministre Yves Bolduc n'a pas voulu commenter les conclusions du rapport de l'INSP.

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