lundi 27 octobre 2008

Results show that North America’s first heroin therapy study keeps patients in treatment, improves their health and reduces illegal activity


FOR IMMEDIATE RELEASE

VANCOUVER, BC, October 17, 2008 – Researchers from the North American Opiate Medication Initiative (NAOMI Study) today released final data on the primary outcomes from the three-year randomized controlled clinical trial.

“Our data show remarkable retention rates and significant improvements in illicit heroin use, illega activity and health for participants receiving injection assisted therapy, as well as those assigned to optimized methadone maintenance,” says Dr. Martin Schechter, NAOMI’s Principal Investigator, Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences and Professor and Director, University of British Columbia School of Population and Public Health. “Prior to NAOMI, all of the study participants had not benefited from repeated standard addiction treatments. Society had basically written them off as impossible to treat.”

The data, which was collected from 251 participants at sites in Vancouver and Montreal, demonstrate that a combination of optimized methadone maintenance therapy (MMT) and heroin assisted treatment (HAT) can attract and retain the most difficult-to-reach and the hardest-to-treat individuals who have not been well served by the existing treatment system. Key findings at the 12-month point of the treatment-phase of the study showed that HAT and MMT achieved high retention rates: 88 per cent and 54 per cent respectively. Illicit heroin use fell by almost 70 per cent.

The proportion of participants involved in illegal activity fell by almost half from just over 70 per cent to approximately 36 per cent. Similarly, the number of days of illegal activity and the amount spent on drugs both decreased by almost half. In fact, participants once spending on average $1,500 per month on drugs reported spending between $300-$500 per month by the end of the treatment phase. Marked improvements were also seen in participants’ medical status with scores improving by 27 per cent.

Of particular note amongst the findings, participants receiving hydromorphone (DilaudidTM) instead of heroin on a double-blind basis (neither they nor the researchers knew) did not distinguish this drug from heroin. Moreover, hydromorphone – an opiate licensed for the relief of pain - appeared to be equally effective as heroin, although the study was not designed to test this conclusively. According to the NAOMI Study Investigators, further research could help to confirm these observations, allowing hydromorphone assisted therapy to be made more widely available.

While a comprehensive health economics study is pending, researchers have already determined that the cost of continued treatment is much less than that of relapse. “We now have evidence to show that heroin-assisted therapy is a safe and effective treatment for people with chronic heroin addiction who have not benefited from previous treatments. A combination of optimal therapies – as delivered in the NAOMI clinics - can attract those most severely addicted to heroin, keep them in treatment and more importantly, help to improve their social and medical conditions,” explains Schechter.

Over the coming weeks, NAOMI Study researchers will be presenting results at the following conferences:
Premier colloque francophone sur le traitement de la dépendance aux opioïdes, (Opening Plenary, October 23) in Montreal, Quebec 
and the 
Canadian Society of Addiction Medicine Annual Scientific Meeting (Session IX-B,
November 1) in Vancouver, BC.

Background
The NAOMI study tested whether heroin-assisted therapy or methadone therapy is better for improving the health and quality of life of long-time opiate users. Eligible participants were randomly assigned to receive a 12-15 month course of medically prescribed injection opioids (heroin or hydromorphone) or oral methadone therapies.

Following a slow, but steady recruitment of volunteers who met the study’s rigorous inclusion criteria, NAOMI fully enrolled 251 participants (192 in Vancouver and 59 in Montreal) by March of 2007. The treatment phase of the study was completed in June 2008. Researchers will continue to gather and analyze data until NAOMI’s expected closure date in mid-2009. Funded by the Canadian Institutes of Health Research, and approved by Health Canada, NAOMI enrolled and treated participants in Vancouver and Montreal since 2005.

Individuals were considered eligible for the NAOMI study if they:
• Had been addicted to heroin, dilaudid or another opiate for five years;
• Had been injecting heroin for the past year;
• Had tried addiction treatment twice in the past including methadone maintenance;
• Were 25 or older; and,
• In the case of the Vancouver site, were a member of the Downtown Vancouver community and had been for an extended period of time.

-30-

Media Contacts:
NAOMI Study:
Julie Schneiderman
(604) 806-8380
Candice Gartry
(604) 806-8409

NAOMI Study Montreal:
Nathalie Forgue
Communications Officer
Centre Hospitalier de l’Université de Montréal
(514) 801-5762
(514) 890-8000, ext. 14342

Providence Health Care:
Alex Vondette
Communications Specialist
(604) 806-9857
(604) 252-4261 (media pager)

mercredi 22 octobre 2008

Réunion de la Coalition de réduction des méfaits le 12 novembre

AVIS DE CONVOCATION

--» La mission que poursuit la Coalition de réduction des méfaits vous interpelle et rejoint vos préoccupations ?
--» Vous désirez vous impliquer et participer aux activités de la Coalition ?
--» Vous nous aviez déjà signifié votre intérêt mais attendiez de savoir comment le traduire en action ?

La Coalition souhaite vivement bénéficier de votre soutien et de votre engagement!

À cette fin, vous êtes conviés à une rencontre qui se tiendra

le mercredi 12 novembre
à 13h30
au 2075 Plessis, local 130

L’objectif principal de cette réunion est d’offrir l’opportunité à toutes les organisations ou individus voulant se joindre à la Coalition de le faire.

Nous prévoyons que cette réunion durera 1h30.


Voici l’ordre du jour proposé :

--» Mise à jour à propos de la Coalition de réduction des méfaits: Historique, mission
--» Retour sur la conférence de presse du 28 août

--» Retour sur la lettre adressée au ministre de la santé envoyée le 16 septembre
--» Présentation du site internet
www.coalitionrdm.org
--» Présentation du plan d'action
--» Mise à jour sur la pétition
--» Adhésion
--» Calendrier / prochaines rencontres
--» Divers

Prière de nous confirmer votre présence au info@coalitionrdm.org

vendredi 17 octobre 2008

Calendrier des activités de la semaine de visibilité de l'action communautaire

Calendrier des activités de la semaine de visibilité du 20 au 24 octobre (liste non-exhaustive)

 

23 octobre

GRIP Montréal : Stand d’intervention et présentation de leur nouveau « dôme géodésique », 13h30-18h30, 1212 St-Joseph Est
Groupe l’Entre-Gens, journée portes-ouvertes, 6240 Cristophe-Colomb, 514-273-0560
Plein Milieu : Portes ouvertes entre 17h et 19h, 4677 St-Denis, 514.524.3661
 

24 octobre

L'Étincelle de l'amitié, vernissage des oeuvres de leurs artistes, 13h00 à 15h30, 7788-A Sherbrooke Est, 514-351-6473
 
 
Autres activités publiques 
 

OMPAC : Téléformations pour les proches aidants des personnes atteintes de cancer 1-866-396-2433 ou www.reseauentreaidants.com

Maison D'Aurore: 30 octobre, Repas d'Halloween et discussions, 11h00 au 826 St-Joseph est, 514-527-9075

mercredi 15 octobre 2008

Aux premières loges de l'autodestruction [de cyberpresse.ca]

Jeannot est au bord de la surdose.

Lundi, 23 h. La rue Ontario est un tapis de satin noir. La pénombre règne dans le motorisé. Seule une petite rangée de lumières éclaire la figure de cire de Jeannot, beau jeune homme à la crinière blonde.

Après quelques minutes, l'effet de la roche de crack qu'il vient tout juste de fumer se dissipe. Péniblement, Jeannot se lève et va à l'arrière voir Andréanne Fafard, une intervenante de L'Anonyme.

Jeannot commence par vider ses poches. Il en sort 10 seringues usées. «Tu as vraiment besoin de dormir», lui fait remarquer l'intervenante. «Je vais aller au squat. Et je vais dormir avec ça», annonce le jeune, en sortant de ses poches un petit sachet contenant 10 comprimés de Seroquel, un puissant médicament antipsychotique.

Andréanne Fafard le regarde longuement. «Tu ne vas pas tout prendre, c'est promis ?» Jeannot promet. Il jette ses seringues usées. Puis, il ramasse quelques seringues propres. En sortant de l'autobus, il se retourne et, pendant quelques secondes, il a l'air de ce qu'il aurait toujours dû être: un jeune magnifique, qui sourit de toutes ses dents, le pouce en l'air.

La porte se referme en claquant.

Jeannot ira-t-il vraiment dormir dans son squat ? Andréanne et sa collègue, Maude Calvé-Thibault, n'en savent rien. Mais qu'auraient-elles pu faire ? Le jeune ne voulait pas aller à l'hôpital. Aucune ressource d'hébergement n'accepterait un jeune aussi intoxiqué. «Il aurait juste besoin d'une place pour dormir pendant trois jours. Mais ça n'existe pas», dit Andréanne Fafard. «On est souvent devant l'impuissance, ajoute sa collègue. On est aux premières loges de la misère et de l'autodestruction.»

Les deux intervenantes connaissent bien Jeannot. C'est un habitué. L'autobus bariolé est probablement l'un des seuls repères dans sa vie de jeune junkie itinérant. Car Jeannot et quelques autres vivent, hiver comme été, sur ce coin de rue. «Un soir, il est venu dans l'autobus, raconte Andréanne Fafard. Il a mis sa musique, il s'est mis à danser. Après, il s'est assis. Il nous a parlé. Il venait d'apprendre qu'il était atteint du VIH.»

[...]

On distribue assez peu de matériel d'injection dans Saint-Michel. Ce qui ne veut pas dire que la toxicomanie n'existe pas, loin de là. « On est allés une fois à (la polyvalente) Louis-Joseph-Papineau pour la semaine de la toxicomanie. C'est écoeurant les problématiques qu'on a eues. J'ai jasé avec un jeune de 14 ans : il avait de très bonnes connaissances en injection. À 14 ans !» raconte Maxim Leroux.

Il a fallu beaucoup de temps et de patience aux intervenants pour apprivoiser des quartiers comme Walkley ou Saint-Michel, qui sont, résume l'intervenant, «un monde clos». Au début, les jeunes vêtus à la mode des gangs de rue entraient dans l'autobus en roulant des épaules. Ils ouvraient toutes les armoires et piquaient des trucs. « Et aujourd'hui, ce sont les anciennes fortes têtes qui rappellent les nouveaux à l'ordre ! » rigole Maxim. Mais les heures passées à attendre en vain des clients ont fini par payer. Les intervenants ont tissé des liens durables. Dans Côte-des-Neiges, ce soir, quatre femmes antillaises partagent leurs fruits de tamarin avec Maude Calvé-Thibault et Andréanne Fafard. «Avez-vous des condoms pour femmes ?» demande l'une d'elles. Maude déballe un échantillon. La chose a l'air d'un sac ziploc lubrifié. Tout le monde croule de rire.

Vingt et une heures trente, quartier Saint-Michel. Un couple monte dans l'autobus avec un bambin de 3 ans. Le petit prend un verre de jus. La mère a 16 ans. Son conjoint, 14.

Ce soir, avant de monter dans l'autobus, Maude Calvé-Thibault veut superviser une entrevue. Maude a convaincu un certain nombre de jeunes de la rue de réaliser des émissions de radio qui seront diffusées sur les ondes de CIBL.

Ce soir, Marie-Pierre, 25 ans, interviewe sa mère, Jocelyne, 52 ans. Marie-Pierre a été toxicomane pendant des années. Elle s'est prostituée. Elle a perdu la garde de ses deux filles qui habitent chez Jocelyne. Leur échange est bouleversant.

« Ça a été quoi, le plus difficile ?» demande Marie-Pierre. « Il y a eu beaucoup de choses difficiles, répond Jocelyne. Ce qui m'a sauvée, c'est que j'ai cessé d'être ta mère. Ce sont tes filles qui m'ont sauvée quand je suis devenue leur mère à elles. Parce qu'avant, j'avais l'impression d'être au bord d'une piscine, de voir ma fille se noyer et de ne pas pouvoir la sauver.»

Elle aussi était aux premières loges de l'autodestruction.

L'Anonyme, c'est quoi ?

C'est un organisme communautaire qui oeuvre auprès des usagers de drogues injectables ? 23 000 personnes à Montréal ? en prévention du sida. Son motorisé, qui roule cinq soirs et deux nuits par semaine, arpente 10 quartiers. Ils distribuent des condoms, ainsi que du matériel d'injection et des pipes à crack. Les travailleurs sociaux à bord font de l'intervention sociale et de l'éducation sexuelle. La clientèle cible a entre 14 et 30 ans. L'an dernier, L'Anonyme a donné 191 000 condoms, 67 000 seringues, 2500 pipes à crack. L'équipe d'intervenants a rejoint plus de 10 000 personnes.

Pourquoi distribue-t-on du matériel d'injection ?

D'un point de vue de santé publique, il est préférable de distribuer du matériel propre aux toxicomanes afin qu'ils évitent des maladies comme le sida ou l'hépatite C. Il vaut également mieux que les prostitués se protègent du sida en exigeant du client qu'il porte le condom. C'est la philosophie de réduction des méfaits.

Lisez l'article complet ici.

mardi 14 octobre 2008

Science ou manipulation ? (du journal Le Devoir)

La GRC s'intéresse aux recherches en toxicomanie.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC), principal service de police en Colombie-Britannique, a reconnu mercredi dernier avoir commandé des études visant à «vérifier» les recherches scientifiques invoquées en faveur d'Insite, le centre d'injection supervisée pour toxicomanes à Vancouver.

La veille, un groupe de défense sociale, la Pivot Legal Society, avait révélé l'existence de ces commandes discrètement passées par la police fédérale à des universitaires et avait demandé au Vérificateur général de la province de faire enquête sur les fonds qu'on y aurait consacrés.

Depuis, un porte-parole de la GRC, Annie Linteau, a confirmé non seulement que la GRC avait commandé des expertises concernant Insite, mais qu'elle en subventionne sur «tous les sujets» qui importent à une force policière «impartiale et efficace». La chose n'est pas secrète, a-t-elle ajouté, et la GRC y consacre environ un million de dollars par année.

Deux critiques demandées à des universitaires n'ayant pas fait l'affaire de la police, dit-on, celle-ci en a commandé deux autres, favorables cette fois à ses vues. Ces derniers rapports auraient, selon la GRC, démontré que «les bienfaits cités par des chercheurs en faveur des centres d'injection supervisée ne pouvaient être confirmés par les méthodes qu'ils ont utilisées».

Pour certains, la GRC recherchait moins un éclairage indépendant qu'une caution scientifique pour son opposition à Insite et aux centres d'injection dont il est question, ailleurs, en Colombie-Britannique. Pour d'autres, la GRC a outrepassé son mandat en prenant partie dans une controverse à caractère médical. D'autres encore en ont aussi contre une tactique policière qui leur paraît manipulatrice.

Dans un passé pas si lointain, des commissions d'enquête, l'une à Ottawa, l'autre au Québec, ont révélé que la GRC avait développé des opérations clandestines illégales visant à déstabiliser non seulement des groupes subversifs, mais aussi des organisations simplement contestataires. Cette fois-ci, d'aucuns se demandent si les «études» qu'on invoque à Ottawa contre Insite ne sont pas le fruit d'une manoeuvre de même nature.

Grâce à la Loi d'accès à l'information, le groupe Pivot a découvert des courriels internes de la GRC qu'il estime être fort révélateurs. Un premier texte, daté du 26 mai 2007, se moque du Centre d'excellente relatif au VIH-Sida en le traitant de «Centre d'excréments». Le directeur du Centre, Julio Montaner, est pourtant considéré comme un scientifique mondialement respecté. Son crime? Il est favorable à l'expérience d'InSite.

Dans un autre courriel, daté du 5 mai 2008, un constable, Chuck Doucette, incite ses «contacts», dont l'auteur d'un rapport, à intervenir nombreux lors d'une tribune radiophonique où lui-même est invité. Car les défenseurs d'Insite, écrit-il, ne manqueront pas d'occuper la ligne. «Essayons d'avoir plus d'appels qu'eux autres.» L'homme a pris sa retraite depuis. Mais ces écrits jettent un doute sur les motifs des gens de la GRC affectés au dossier.

Deux contre-expertises commandées en 2006 et publiées en 2007 ont coûté à la GRC 15 000 $ environ, précise la constable Linteau. La somme ne paraît pas excessive. Ce sont plutôt les principes en cause qui alimentent la controverse. La GRC a-t-elle le mandat d'intervenir dans des débats médicaux ou scientifiques? Et les chercheurs qu'elle recrute dans un tel contexte ont-ils toute la crédibilité nécessaire?

Parmi les études commandées par la GRC dans Insite, celle du directeur de recherche au Drug Prevention Network of Canada, Colin Mangham, a été largement diffusée. Ce chercheur ne s'en excuse pas, au contraire. Selon lui, les autres recherches présentées comme favorables à Insite ne sont pas aussi concluantes qu'on le prétend.

La GRC, il est vrai, a payé la contre-expertise qu'il a menée, mais, dit-il, la police n'a en rien exercé un contrôle sur ses constats. La GRC voulait obtenir, dit-il, une «seconde opinion». «On m'a demandé de faire une recherche et de fournir une critique indépendante.» Les représentants de la santé, ajoute-t-il, étant payés par la santé publique, «n'auraient certainement pas pu dire ce que j'ai dit».

Les problèmes de toxicomanie ou de santé mentale ne sont pas faciles à comprendre, encore moins à prévenir ou à résoudre. Il est donc normal que des écoles de pensée s'y affrontent et que des experts présentent des rapports parfois très divergents. Mais ces «maladies» doivent-elles avoir la priorité sur les «crimes» qu'il arrive à ces malades de commettre? Entre ces vues contradictoires, la Cour d'appel de la Colombie-Britannique, qui entendra la cause d'Insite l'an prochain, aura du mal à trancher. Insite prétend réduire les crimes, la GRC, au contraire, affirme que cette pratique contribue à répandre cette plaie sociale.

La bataille acharnée entre experts met aussi en jeu leur crédibilité professionnelle. Que valent les rapports des gens du secteur public s'ils n'osent contredire une politique à laquelle ministères et autres organismes ont donné leur appui? Et que valent de leur côté les contre-expertises «indépendantes», si on les soupçonne de servir à des opérations politiques ou policières?

Pourtant, on ne saurait guère mener un débat ou trancher un litige en ce domaine si les faits essentiels ne sont pas connus. Et ils ne peuvent l'être à moins que ne soit effectuée une patiente recherche. Si une clinique comme Insite ne réduit pas, comme certains le prétendent, les méfaits comme le vol -- principale infraction des toxicomanes sans argent -- l'incarcération chère à la police y parvient-elle davantage?

D'après une étude récente publiée dans le journal médical Addiction, 30 % des femmes et 14 % des hommes détenus dans des pénitenciers canadiens l'étaient pour des infractions reliées aux drogues. On a suivi 1600 d'entre eux pendant près de dix ans. La consommation de drogue baisse en prison, toutefois elle ne cesse pas. Mais qu'en est-il de l'effet de l'incarcération sur l'abandon de la drogue?

Les toxicomanes qui sont incarcérés ont moins de chances d'abandonner leur habitude que ceux qui restent en liberté. La raison en est bien simple, selon Evan Wood, chercheur au même Centre d'excellence de Vancouver. Dans une entrevue donnée à André Picard, le reporter à la santé publique du Globe and Mail, Wood explique qu'un toxicomane peut davantage obtenir de l'aide à l'extérieur du pénitencier qu'à l'intérieur. Les prisonniers avaient 57 % moins de chances d'abandonner la drogue (pendant six mois ou plus), alors que les toxicomanes en liberté avaient 62 % plus de chances de se débarrasser de leur habitude (pour une même période d'abstinence). La différence? Le recours à la méthadone, qui est disponible en clinique spécialisée, mais qui ne l'est pas en prison.

Pour le Dr Wood, il ne s'agit pas de laisser en liberté les auteurs de crimes violents. Mais la plupart des toxicomanes qui enfreignent la loi le font pour payer leur consommation. Il en coûterait pas mal moins cher de traiter ces gens pour leur dépendance maladive, que de les enfermer pour de petites infractions liées à leur toxicomanie.

En somme, on tromperait les gens en leur donnant à croire que l'incarcération dissuade les consommateurs de prendre de la drogue et prévient les infractions qu'elle occasionne. L'emprisonnement, privant de traitement les toxicomanes, contribuerait à l'aggravation du fléau.

Action-Surprise de l'ADDICQ face à Harper et Verner

vendredi 10 octobre 2008

Communiqué de presse du Réseau juridique canadien VIH/sida et de la Société canadienne du sida

Pour diffusion immédiate

 

LE CANADA A BESOIN D’UNE NOUVELLE ORIENTATION CONCERNANT D’IMPORTANTS ENJEUX DE SANTÉ

 

Un nouveau sondage démontre l’inquiétude du public à l’égard de la stratégie nationale antidrogue et des coupes budgétaires de la lutte au sida

 

Toronto, 9 octobre 2008 — Le Réseau juridique canadien VIH/sida et la Société canadienne du sida (SCS) ont lancé un appel au changement, aujourd’hui, quant à deux importants enjeux de santé publique — l’octroi d’un financement stable, par le fédéral, aux programmes de lutte contre le VIH/sida, et l’inclusion des programmes de réduction des méfaits ainsi que de traitements, dans le cadre de la stratégie nationale en matière de drogue. Un nouveau sondage, réalisé pour ces deux organismes par Angus Reid Strategies, indique que les Canadiens aussi souhaitent une nouvelle orientation des politiques sur ces enjeux.

 

Selon le sondage, neuf Canadiens sur dix (91 %) souhaitent que le financement fédéral pour la lutte contre le sida soit augmenté (44 %) ou maintenu (47 %). L’appui au maintien ou à l’augmentation du financement fédéral pour les programmes sur le sida est largement uniforme à travers les groupes démographiques, les régions et les niveaux de revenu et de scolarité. Il atteint un sommet parmi les femmes (96 %) du Québec, du Manitoba et de la Saskatchewan (95 % chacun), parmi les 18 à 34 ans (94 %), les individus dont le revenu annuel est inférieur à 50 000 $ et ceux dont le niveau de scolarité est moindre (93 % chacun).

 

Or, en dépit d’une entente de 2005 entre tous les partis aux Communes, à l’effet que le financement fédéral de la stratégie canadienne sur le sida devrait être augmenté graduellement pendant cinq années, l’an dernier le gouvernement fédéral a fait marche arrière et a commencé à sabrer dans le budget de la lutte au sida — à raison d’une diminution de 15 % en 2007 et du même montant cette année encore. Ce financement inclut des sommes pour la recherche, le soutien communautaire pour les personnes séropositives ainsi que des programmes qui aident les Canadien-nes les plus vulnérables au VIH.

 

« Pour un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens, l’estime qu’ils entretiennent pour notre pays se fonde sur le sort que nous réservons à nos citoyens les plus vulnérables », a affirmé Monique Doolittle-Romas, directrice générale de la SCS. « Le financement des programmes de lutte contre le sida est un important facteur de cette mesure. Tous les partis politiques ont pris un engagement unanime à cet égard en 2005 — et ils devraient tenir promesse. »

 

Pour la question de ce que devrait être l’approche dominante du Canada en matière de politiques sur la drogue – services de traitement de la toxicomanie et programmes de réduction des méfaits, versus judiciarisation et incarcération accrues —, le sondage révèle que les Canadien-nes considèrent que les deux sont nécessaires dans la stratégie canadienne sur la drogue. À l’échelle nationale, une mince majorité (51 %) préfère que l’on priorise la réduction des méfaits et les traitements. Cet appui était le plus marqué en Ontario (52 %), au Québec (53 %), dans les provinces de l’Atlantique (63 %) et en Colombie-Britannique (58 %) — cette province était le pied-à-terre du lieu d’injection supervisée de Vancouver, l’Insite. Cette approche est préférée également par les jeunes Canadien-nes de 18 à 34 ans (à 69 %) et les personnes qui ont une formation universitaire ou plus avancée (à 62 %).

 

Les comportements non sécuritaires dans l’usage de drogue constituent un facteur clé qui alimente la propagation du VIH et du virus de l’hépatite C, au Canada. Des services de prévention dont l’efficacité a été démontrée scientifiquement, y compris des programmes de réduction des méfaits comme l’échange de seringues et les lieux d’injection supervisée, protègent la vie des personnes qui sont aux prises avec la toxicomanie mais ils protègent aussi le grand public. Cependant, la nouvelle Stratégie nationale antidrogue qu’a adoptée le gouvernement fédéral se concentre exclusivement sur le châtiment, et elle passe outre aux types de programmes de réduction des méfaits ainsi que de traitements qui s’avèrent efficaces au Canada et dans nombre de pays.

 

« Le sondage d’aujourd’hui démontre que les Canadien-nes voient l’importance d’une stratégie équilibrée, en matière de drogue, qui inclut les services de réduction des méfaits et de traitement de la toxicomanie », a expliqué Alison Symington, analyste principale des politiques au Réseau juridique. « Nous savons que la "guerre aux drogues" de style états-unien ne fonctionne pas. Il faut une stratégie conçue au Canada et fondée sur des données scientifiques, pour que nos collectivités soient plus sûres et plus saines. »

 

L’agence de santé publique du gouvernement fédéral signale que près de 60 000 personnes vivent avec le VIH, au Canada, et que l’on diagnostique annuellement quelques milliers de nouveaux cas d’infection à VIH.

 

Maintenant que la campagne électorale tire à sa fin, quatre des cinq grands partis politiques ont manifesté leur appui à ces enjeux. Le Bloc, le NPD, les Verts et les Libéraux ont tous exprimé leur appui aux programmes de réduction des méfaits et ils ont reconnu la nécessité d’un financement fédéral prévisible et stable pour lutter contre le VIH/sida — soit dans leur plateforme électorale, soit dans leurs réponses aux questionnaires que leur ont envoyés le Réseau juridique et la SCS.

 

« Nous avons besoin d’un prochain gouvernement fédéral qui comprend l’impact du VIH/sida sur tant de Canadiens et Canadiennes, en particulier sur les jeunes du Canada », a lancé Angel Parks, coordonnatrice pour les jeunes séropositifs au Comité du sida de Toronto, et qui vit elle-même avec le VIH. « Il faut élire un gouvernement qui est prêt à s’engager à un plan adéquat pour lutter contre le VIH/sida ».

 

Pour de plus amples renseignements sur le sondage, voir la pièce jointe. Pour plus d’information sur la technique de sondage, voir www.angusreidstrategies.com.

 

Au sujet de la Société canadienne du sida
La Société canadienne du sida (www.cdnaids.ca) est une coalition nationale de plus de 125
organismes communautaires de lutte contre le VIH/sida, des quatre coins du Canada. Vouée au renforcement de la réponse au VIH dans tous les secteurs de la société, elle travaille aussi à enrichir la vie des personnes et communautés affectées par le VIH/sida

 

Au sujet du Réseau juridique canadien VIH/sida

Le Réseau juridique canadien VIH/sida (www.aidslaw.ca) œuvre à la promotion

des droits humains des personnes vivant avec le VIH/sida ou vulnérables au

VIH, au Canada et dans le monde, par ses travaux de recherche, d’analyse

juridique et des politiques, d’éducation et de mobilisation communautaire. Il est

l’organisme chef de file au Canada sur les enjeux juridiques et de droits de la

personne liés au VIH/sida.

 

Au sujet du sondage

Le sondage a été mené en-ligne par la firme Angus Reid Strategies, pour le compte de la Société canadienne du sida et du Réseau juridique canadien VIH/sida, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 005 Canadien-nes, les 6 et 7 octobre 2008. Les résultats sont considérés exacts avec une marge d’erreur de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20.

 

– 30 –

 

Pour de plus amples renseignements :

Available in English

 

Tricia Diduch (anglais, français)

Société canadienne du sida

Téléphone : +1 613 230-3580 (poste 130)

Courriel : triciad@cdnaids.ca

 

Christopher Holcroft (anglais)

Empower Consulting, pour le Réseau juridique canadien VIH/sida

Cellulaire : +1 416 996-0767

Courriel : chris_holcroft@yahoo.com

 

 

mercredi 8 octobre 2008

Communiqué de presse de l'ADDICQ: L'idéologie du Parti conservateur nuit à la Santé Publique !

À l'attention du directeur de l'information et des rédacteurs de la chronique santé:

QUEBEC, le 8 oct. /CNW Telbec/ - 

L'Association pour la Défense des Droits et l'Inclusion des personnes qui Consomment des drogues du Québec (ADDICQ) a tenu aujourd'hui à Québec une action symbolique dans le but de manifester leur indignation face au discours  et aux politiques du Parti conservateur du Canada en matière de lutte contre  la drogue. 
Les manifestants se sont rassemblés devant le bureau de comté de Josée Verner afin d'aller lui livrer leur message "Nous demandons des excuses officielles de la part de Mme Verner pour l'image dangereuse que les Conservateurs font circuler sur les personnes qui consomment des drogues et  qui alimentent les préjugés et la marginalisation. Aussi, nous demandons à  Mme Verner de faire la promotion de l'approche de la réduction des méfaits  auprès du Ministre de la santé du Canada Tony Clemens" a déclaré Sophie Sénécal,  porte parole l'association.
Contrairement au Parti conservateur, l'association ne croit pas que la place des usagers de drogues soit en prison. Au contraire, ses membres affirment qu'avant tout, que les personnes qui consomment des drogues sont des citoyens à part entière et ont tous des droits.
L'ADDICQ est particulièrement outrée suite à la diffusion par le Parti conservateur du dépliant "safe" au contenu méprisant et haineux à l'endroit  des personnes qui consomment des drogues. L'association dénonce aussi l'abandon  et le dénigrement de la stratégie de la réduction des méfaits au profit de la de  la dérive sécuritaire au nom d'une certaine moralité. Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs n'ont pas manqué une occasion de démontrer leur manque flagrant  de pragmatisme et leur mépris envers les consommateurs.
La nouvelle stratégie de lutte anti-drogue qui a été adoptée par le gouvernement fédéral laisse tomber toute référence à l'approche de la réduction des méfaits qui pourtant a fait ses preuves au Québec, au Canada  et partout dans le monde pour sauver des vies. Cette approche humaniste et  pragmatique qui va du partage d'information sur les risques reliés à l'usage  de drogue à la distribution de matériel d'injection stérile, joue un rôle  essentiel dans la lutte aux épidémies du VIH et du VHC qui affectent aujourd'hui  principalement les personnes utilisatrices de drogues injectables (UDI).
 
En effet, selon le Ministère de la Santé et des services sociaux, 15% des UDI  seraient atteints du VIH. Pour l'hépatite C, les données sont encore plus alarmantes  à savoir 62%. D'ailleurs, ces épidémies ne seraient "définitivement pas sous contrôle" selon la Direction de la Santé Publique.
Il est important de rappeler que la toxicomanie est un problème de santé mais  aussi de société avant d'être une question de sécurité publique. Au Canada, c'est  par milliers que les personnes meurent chaque année dû aux complications liées à  l'injection. Il est urgent d'agir. Il est encore temps de sauver des vies. C'est  pourquoi, l'ADDICQ demande au gouvernement fédéral de baser ses décisions en matière  de drogues sur les preuves scientifiques mises à leur disposition et non sur leurs  valeurs idéologiques en tant que parti. 
Renseignements: Sophie Sénécal, (514) 562-3350