lundi 15 juin 2009

[Le Devoir] Un trou dans les nuages

Par Manon Cornellier
Édition du samedi 06 et du dimanche 07 juin 2009

Le seul centre d'injection supervisée de drogues au Canada survivra-t-il à la morale conservatrice?

Le gouvernement Harper n'a jamais affiché une grande sympathie pour les toxicomanes, surtout lorsqu'il est question de permettre l'injection supervisée de drogues. Il tente présentement de faire fermer le seul site d'injection supervisée au Canada, celui d'InSite, à Vancouver. Visite d'un projet honni, qui est toutefois susceptible de ne pas rester isolé.[...]

Bienvenue dans le Downtown Eastside, l'un des quartiers les plus paumés en Amérique du Nord, un petit kilomètre carré où se côtoient junkies, prostituées, itinérants et personnes souffrant de troubles mentaux. C'est là que se trouve InSite, un centre où les usagers de drogues intraveineuses peuvent se piquer sous la supervision de deux infirmières et de deux employés, recevoir des soins en cas de surdose, mais aussi obtenir de l'aide pour accéder aux services sociaux, traitements et programmes de désintoxication. Aucune drogue n'est offerte sur place.[...]

InSite est plus qu'un site d'injection supervisée. C'est un maillon d'une démarche qui vise à réduire les méfaits des drogues illégales en venant en aide aux usagers. Pour y parvenir, il faut les rejoindre. InSite sert de porte d'entrée pour la clientèle la plus lourde. «Nous sommes leur dernier arrêt», rappelle Ross Maynard.

Une multitude d'études soulignent les bénéfices d'InSite et de 70 sites similaires ailleurs dans le monde. Les toxicomanes qui les fréquentent acceptent plus volontiers des soins médicaux, se montrent plus disposés à suivre des traitements. La transmission de maladies est réduite, tout comme le nombre des seringues souillées qui sont abandonnées dans les lieux publics. Facteur plus important encore, plusieurs vies sont épargnées par une intervention rapide en cas de surdose, ce qui diminue d'autant les coûts de santé qui en découlent. À InSite, on a vécu environ 1000 surdoses depuis l'ouverture. Seulement 6 % ont exigé un transfert vers un hôpital et aucune personne n'en est morte, souligne M. Maynard.

Texte complet ici.

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